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L’abolition de l’esclavage
En 1788, est créée la Société des Amis des Noirs par un des intellectuels et philosophes célèbres qui militaient en faveur de l'abolition de l'asservissement de l'homme par l'homme d'autant que les rebellions se faisaient de plus en plus nombreuses sur les plantations.
De ce fait en 1794, une première abolition de l'esclavage fut adoptée par le gouvernement français. Mais, la Martinique étant à cette date sous domination anglaise n'en jouira pas ; suite au Traité de Whitehall, conclu entre les anglais et les français dans le but de lutter contre l’émancipation des Noirs (ce Traité est un contrat d’entente qui consistait à mettre les îles temporairement sous domination britannique, le temps que l’abolition ne soit réinstaurée). Ainsi, donc, quand elle redevint une colonie française, elle subit la réinstauration de l'esclavage par Napoléon Bonaparte en 1802.
L’esclavage et tout le système qui en découle va perdurer jusqu’en 1848.
L’île fut occupée par deux fois par les Anglais. . Suite au Traité d’Amiens en 1802, l’île redevient définitivement française.
En 1831, les esclaves obtiennent des droits civiques, dans les faits cela ne change rien à leurs conditions, en 1835, la Loi Mackau permet aux esclaves qui en ont les moyen d’acheter leur liberté. Malgré, la Révolution Française au slogan « Liberté, Egalité, Fraternité », les esclaves des colonies, « meubles » parmi les meubles des riches propriétaires ne sont libérés, en 1794, une première Loi d’abolition de l’esclavage leur rend temporairement la liberté, notion inconnue par tous celles et ceux créoles (personnes nées en Martinique) ou bossales (esclaves nés en Afrique). En 1802, Napoléon Bonaparte réinstaure la soumission de l’homme par l’homme.
La traite interdite ans les colonies britanniques devient un sujet de polémique, des associations pour lutter contre l’esclavage sont créées comme : la Société des Amis des Noirs.
Le 27 Avril 1848, la France mit légalement un terme au massacre et à l'exploitation de milliers d'hommes, de femmes et d' enfants réduits à n'être en vie que pour servir les intérêts des colons de l'île de la Martinique. Le décret est donc voté mais prévu pour être appliqué sous un délai de deux mois, deux mois temps nécessaire:
Néanmoins, le cours des événements en décidera autrement. En effet, près d'un mois après ce vote, une émeute éclate suite à l'arrestation d'un esclave pour refus d’obéissance. Le 20 mai 1848, dans la ville de SAINT-PIERRE à l' Habitation Léo Duchamp, un esclave fut sommé d'arrêter de frapper son tambour, ce qu'il refuse. Cet esclave appelé Romain fut emprisonné à la demande du géreur de l'habitation. Ses amis d'infortune se rebellèrent contre cette arrestation abusive et appelèrent, au son de la conque de lambis, les autres esclaves à se rebeller. Ces derniers arrivèrent armés de coutelas, ayant quitté leurs habitations du Carbet, du Prêcheur, forçant les colons à libérer Romain avec l'aide de l'avocat Pierre-Marie PORY-PAPY. Les esclaves retournent à leurs habitations respectives, mais, furent victimes de sévères représailles sur le chemin du retour à Fonds Canonville par des groupes de colons ayant à leur tête le maire du Prêcheur : Mr HUC. A renfort de frappe de tambours et de signaux par des conques de lambis, tous les esclaves se rebellèrent et se mirent à manifester leur révolte, incendiant, détruisant les biens de ceux qui les privaient de toute liberté : Sainte-Claire DUJON, gendre du maire HUC perdit la vie. Dans la maison de Sannois, à Saint-Pierre, les colons se révoltèrent et tuèrent un esclave : Michaud en représailles le feu y fut mis : 32 colons moururent dans les flammes. Tandis qu'à Fort-de-France, les esclaves se soulevèrent pour la libération du libre de couleur Jean Boulouqui.
· 22 Mai 1848, C'est l'insurrection totale, les colons plient et le 23 MAI 1848 le Général Rostolan publia l'abolition immédiate et définitive de l'esclavage en Martinique à la Place Bertin à SAINT-PIERRE. Ils n'attendirent pas le 3 Août, date fixée par le décret du 27 Avril 1848.
Au 23 Mai 1848, 70 000 hommes et femmes furent libérés de leurs chaînes et du travail servile. Leurs maîtres furent dédommagés pour le « préjudice » subi (comme ils pouvaient le faire en cas de décès d’un de leur esclave, lors de la période autorisée du travail servile), ils reçurent 1 507 885 millions de francs, lois du 19/01/1849 et des 23 et 30/04/1849 de la Commission Broglie, après avoir porté plainte contre le gouvernement français.
Après l'abolition de l'esclavage, beaucoup de communes implantèrent au milieu de leur place publique un « arbre de la liberté », souvent un tamarinier en raison de sa longétivité.
Du statut de meuble au statut d’être humain
70 000 hommes et femmes libérés du joug de l'esclavage et autant de noms à rechercher !
Les esclaves étaient souvent nommés par un matricule, un sobriquet on un prénom mais AUCUN n'avait de nom.
En acquérant leur liberté, ils sont enfin reconnus comme des êtres humains à part entière et cette reconnaissance passe par l'attribution d'un nom et l'obtention d'un acte d’individualité.
C'est à l'Officier de l'Etat-Civil qu'est confiée cette tâche difficile et longue : celui de tenir les registres d’individualité (3 ans après, tous les esclaves n'avaient pas encore de nom !); afin de se faciliter ce dur travail il recourut à plusieurs techniques :
Les anciens esclaves refusent de retourner sur les champs où ils furent exploités, les habitations doivent faire face à un manque cruel de main d’œuvre, dédommagés pour la perte des leurs meubles, ils reçoivent également l’autorisation pour faire appel à des immigrés. Origines de ces immigrés : l’Inde et l’Afrique … Des Chinois et des Syriens viendront eux aussi compléter les gènes de la société métissée de la Martinique.
Les Indiens
Venus de la région de Pondichéry, de Tamoul et de Malabars.
C’étaient des engagés, ils arrivèrent munis d’un contrat de 5 ans.
Entre 1852 et 1884, 25000 hindous arrivèrent à la Martinique embauchés pour travailler sur les postes de travail des anciens esclaves. 21 000 resteront au terme de leur contrat sur l'île.
En quelques années, la population de la Martinique augmenta de 37 000 individus issus de l'immigration.
Ils emmèneront avec eux leurs traditions culinaires : l’utilisation d’épices comme le curry, qui va s’inscrire dans nos recettes de grand-mère avec le célèbre colombo de cabri, leurs traditions vestimentaires : le tissu madras qui est « le tissu antillais » par excellence. Leurs croyances, aussi avec « la cérémonie du Bondié Coolie ».
L’arrivée de indiens ne fut pas bien perçue par les créoles noirs, une appellation leur avait même été trouvée « coolies ».
Aujourd’hui, ils sont bien intégrés dans la société martiniquaise.
« Les Africains de la deuxième vague »
Engagés pour une période de 6 ans, ils furent recrutés par Messieurs Maës et Chevalier à partir de Décembre 1856. Il en arrivera 10 000, originaires de Guinée et de Sierra Léone. Suite à la démission de Chevalier, Régis, un négociant marseillais, reprit le flambeau et prit en charge à compter du 14 mars 1857, les contrats avec les Africains ; cette fois pour une durée de 10 ans, pour un salaire mensuel de 12 francs. Entre le 18/12/1857 et le 6/08/1862, il diriga 9 925 africains vers la Martinique. 470 Gabonais arrivèrent entre le 24/10/1858 et le 1/07/186.
Le 1/07/1861, une Convention fit renoncer les français à importer des esclaves africains et autorisa les français à en recruter dans les Indes Anglaises.
Ils amèneront le gombo et la tradition des dombrés , dongrés(boulettes de farine qui accompagnent souvent les légumes secs : lentilles, haricots…)et enrichiront le vocabulaire martiniquais : nous avons hérité : de "calalou" (soupe épaisse), "limbé" (chagrin d'amour),"zombi", esprit malfaisant, « agoulou" (gourmand, goinfre), "accra" (beignet), "migan" (plat cuisiné), "gombo" (légume), "da" (nourrice).
Les Chinois
Un petit groupe de 1 000 chinois complétera le nombre d’immigrés venus dans la Martinique post-esclavagiste.
La société post-esclavage
Elle est composée de plusieurs nationalités et de deux classes sociales : les riches békés et les salariés de couleur. Les martiniquais, libérés d’un dur labeur pour lequel ils n’étaient pas rémunérés, se dirigèrent vers de petits métiers, percevant pour cela chaque semaine, le vendredi, leur salaire alors connu sous le terme « sainte-touche » leur permettant d'effacer leurs dettes sur les carnets des petits commerçants et autres débits de la Régie.
Moins bien payés et ne bénéficiant pas des mêmes avantages, il faudra attendre 1946, pour que les salariés martiniquais obtiennent les mêmes droits que les travailleurs français de la Métropole. La Martinique cessa d’être une colonie française en 1946, devenant un département français (Loi sur la départementalisation).
En quelques années, la population de la Martinique augmenta de 37 000 individus issus de l'immigration.
Commentaires (4)
1. nathalie michaud 22/03/2009
passionnant! au final, on obtient un peuple antillais extrèmement riche de sa diversité ...
1946 ce n'est pas si vieux,il y a encore des choses à améliorer pour ce département français:une petite avancée vient d'avoir lieu après la grève de Février.
2. rictus (site web) 21/03/2013
Bonjour !
Modeste contribution à la cause :
http://www.dailymotion.com/video/xxjanm_le-negre-de-surinam-clip_news#.USnjbY5cj8Q
salutations
rol
3. chamdesix 20/06/2013
ALORS QUE L' ARRETE DE VOULOIR NOUS FAIRE CROIRE QUE SCHOELCHER A LIBERE NOS PERES ET MERES DE L'ESCLAVAGE
4. Florent 19/01/2016
Bon travail Rosalia ;)